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Éric Schneider : faire du sport est un privilège !

Catégorie : ITW

Éric Schneider : faire du sport est un privilège !

Texte : Sophie Boissont – Photos : Eric Schneider

En 2018, le challenge comptait parmi ses finishers un coureur d’exception, Éric Schneider, sportif généreux, courageux,  méritant, humble, sagace… les adjectifs manquent pour définir ce challenger hors norme. Un sportif qui dédie ses efforts à un seul combat : la lutte contre le cancer de l’enfant. A ce titre, il s’est vu remettre un prix à l’occasion de la cérémonie des récompenses du 13 décembre 2018. Soutenu par le Challenge, Éric sera de retour sur nos sentiers cette année, mais il tentera en priorité de se qualifier pour le Championnat de France de marathon.

Les épreuves pour Éric, c’est la vie qui lui en a imposées. L’histoire de ce rescapé commence en 1999, quand il apprend, à l’âge de 28 ans, qu’il est atteint d’un cancer fulgurant et que sa vie est en sursis. Dès lors il va se battre. Traité à l’Institut Gustave Roussy de Villejuif, il subit trois arrêts cardiaques et une embolie cérébrale paralysante. Après 45 jours de réanimation et quatre cycles de chimiothérapie, l’ablation de sa tumeur devient enfin possible. Éric commence alors sa rééducation pour réapprendre à marcher. Quelques années plus tard, le mauvais sort s’acharne sur lui lorsque, en 2011, une tumeur au cerveau est diagnostiquée à son fils Téo, alors âgé de 3 ans et demi. Son enfant sera opéré à deux reprises en six mois ! Le combat continue…
Armé de courage et de volonté, Éric se fixe alors de nouveaux objectifs. Il boucle ainsi un marathon en 2013 puis décide de relier Marseille à Villejuif en courant dans le but de collecter des fonds pour les cancers pédiatriques. 18 marathons plus tard (800km), 22 915 € seront reversés au profit de la recherche pour les thérapies ciblées des cancers de l’enfant et de l’opération Poussons nos murs du Centre européen d’oncologie Gustave Roussy. Éric et Téo sont aujourd’hui en rémission…

CTP : Éric, peux-tu nous parler un peu de toi ?
Éric : « Je suis né d’un père immigré allemand et d’une mère polonaise, dans le Pas de Calais et j’ai grandi dans une cité à Paris. Bien que mes parents ne soient pas sportifs, mon enfance a été marquée par la pratique du sport dès mon plus jeune âge : football puis à l’adolescence basket-ball, tout en continuant le foot. Je côtoyais les clubs d’Issy-les-Moulineaux. Ma vie d’adulte a pris un tournant à 27 ans, grâce à ma rencontre avec un entraîneur de Muay-thaï (boxe thaï) : Biga Tidiani, champion du monde, d’Europe et de France. Il m’a appris à m’endurcir… juste avant la déclaration de mon cancer ! »

CTP : Tu as du être bien entouré pour surmonter ces épreuves… Quels sont tes passes-temps favoris aujourd’hui ?
Éric : « Oui, ma femme Laure et mes enfants sont extraordinaires ! Depuis 19 ans, j’essaie d’être un homme meilleur… Je suis marié depuis 26 ans et père de deux enfants, Téo (11 ans) et Jordan (27 ans). J’essaie de prendre du temps pour les miens, par exemple au printemps je fais des balades en famille dans le massif de la Sainte-Victoire. J’aime me fondre à la nature, courir avec des amis, écouter de la musique (je ne peux pas courir sans mes écouteurs, sauf quand je suis accompagné), parcourir l’Italie que j’adore à tous points de vue, mais également témoigner de mon expérience auprès des jeunes générations. En tant que nouvel Ambassadeur sportif de Meyreuil, je m’investis et je contacte les clubs de sport ».

CTP : Aujourd’hui tu es très engagé. Tu dois vivre à 100 à l’heure ?
Éric : « Mon métier me permet de gagner de l’argent pour vivre, je travaille en 3×8 dans la fonction publique. Dans mon quotidien, je suis irrité quand l’être humain ne va pas à l’essentiel ! Pour moi, le sport est devenu un moyen de parler d’espoir sur la vie et le cancer. Le défi que je me suis lancé de courir de Marseille à Paris en 18 marathons me permettait de démontrer que rien n’est impossible. Après trois arrêts cardiaques et une embolie cérébrale qui m’a valu une paralysie de tout le côté droit, j’étais capable d’accomplir cela ! Le sport est un équilibre tout comme ma famille et mes amis. »

CTP : Et tu as choisi la course à pieds pour véhiculer ce message ?
Éric : « Avant mon cancer je n’étais pas coureur 🙂
Après mon cancer et ce qui ressemble à une opération à cœur ouvert (ouverture du sternum), il m’était impossible de reprendre des sports de contact. Pendant ma rééducation, j’ai donc demandé à mon kiné si je pouvais au moins essayer de courir… Mon premier footing de 10 minutes m’a procuré une émotion extraordinaire ! Après quatre mois, en janvier 2000, je courais ! Et en novembre 2000, je participais au semi-marathon de Boulogne-Billancourt et le bouclais en moins de 2h ! Je crois que c’est mon plus grand exploit.
Plus tard, p
our préparer mon « Marseille-Paris », je me suis entraîné plus dur que certains pros : de l’automne 2013 au printemps 2014, j’ai cumulé trois cycles de 12 entraînements par semaine, puis 5 semaines de sport au feeling. Je me souviens même avoir relier Meyreuil à Marseille avec un vieux VTT à 4h du matin pour aller bosser.  Aujourd’hui mon combat c’est parler d’espoir à ceux qui en ont besoin, nous allons régulièrement à La Timone, Gueriduncancer est une association de terrain. »

CTP : Quel est ton secret pour réussir tous ces combats ?
Éric : « J’encaisse car je me dis que ce n’est rien par rapport à ce que j’ai vécu, il suffit de me projeter mentalement quelques années en arrière et je revois une scène : une tante vient me voir à l’hôpital, je suis vraiment dans un sale état, je l’accompagne jusqu’à l’ascenseur et avant qu’il ne se referme, je lui dis « je souhaiterais vivre juste un peu plus »… J’ai vu la mort, j’ai perdu ce qu’il y a de pire pour un homme, sa dignité : ne plus pouvoir manger seul, se laver, se déplacer : courir est seulement un privilège… Maintenant ma motivation réside dans le message d’espoir que je peux diffuser.  »

CTP : Quelques mots sur ton association Guerirduncancer ?
Éric : « L’association a été créée en octobre 2014 et compte aujourd’hui 252 adhérents. Nous sommes des bénévoles sur le terrain auprès des jeunes et de leurs parents jusqu’au bout, même après le décès de leur enfant. Nous visitons les familles à l’hôpital, achetons des fauteuils-lits et des tablettes numériques pour tout le service onco-pédiatrie de l’hôpital de La Timone, nous accompagnons les personnes pour recueillir deuxième avis, nous les soutenons en cas de difficultés financières, nous offrons des cartes cadeaux quand l’enfant fête son anniversaire à l’hôpital, nous organisons des missions pour exaucer leurs rêves d’enfant : journée à The Voice sur Paris, maillots de footballeurs dédicacés, rencontre avec Soprano Super Nanny, visite aux studios de Plus bellle la Vie… »

« Peu importe tes rêves, quasiment rien n’est impossible. Donne-toi les moyens de réussir et peu importe le résultat car tu vivras sans regret. Tous les sportifs, acteurs… que j’ai pu rencontrer ont un point commun… Ils ont cru en eux ! »

Retrouvez la page Facebook d’Eric messager de l’espoir
et la page Facebook de l’association Guerirduncancer

 

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