Vendredi

19 Avril

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Récit de course du Trail du Grand Luberon

Catégorie : Récits de Trail

Récit de course du Trail du Grand Luberon

Texte Sébastien DELLA CASA – Photos Akuna

Le grand parmi les courts du Challenge de Provence. C’est ainsi que chacun parle du TGL car sa distance se situe dans la marge haute des trails dit « courts » soit 31 km. Forcément le dénivelé n’est pas en reste, 1600 m annoncés. Et quant au spectacle, que dire… c’est le Luberon.
Arrivé par une route pittoresque, le parking est rapidement indiqué par un bénévole. C’est une effervescence tranquille qui règne dans la salle pour récupérer son dossard. Déjà la 11ème année, rien ne semble pouvoir prendre au dépourvu les organisateurs qui en ont vu d’autres. Seuls quelques dossards sur le 31 km semblent ne pas avoir trouvé preneur à quelques minutes du départ. Kamel est en forme sur le podium et il nous invite à passer derrière la ligne invitant les féminines à se mettre en avant.
J’ai décidé cette fois-ci de courir avec des bâtons, ce sera pour moi une première sur une course officielle. Top, c’est parti, nous sommes bridés sur les premiers 300 m afin de pouvoir sortir tranquillement du village sans bousculade. Ce début de parcours est agréable, la montée est douce, ombragée et tout les coureurs sont frais pour profiter du sentier.

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Nous passons par une crête marneuse de toute beauté, très aérienne qui débouche dans un canyon étroit puis un lit de ruisseau plus ou moins sec. Des panneaux nous avertissent du risque de flèches, indiens du canyon obligent. Je ne crois pas que l’on ait eu à déplorer des pertes dues aux peaux-rouges cette fois-ci.
Vient ensuite une grimpette qui mène au premier ravitaillement. Le sol est d’une façon générale très roulant. Nous croisons la piste sur laquelle est installé le stand. Ambiance sympathique bien que mon groupe de coureurs semblant pressé, ne s’attarde pas. Porté par le groupe, je décide de repartir en remerciant l’équipe des bénévoles.
Nous suivons sur quelques centaines de mètres la piste en descente légère puis nous attaquons sérieusement LA montée vers les crêtes du Luberon. La position médiane du ravitaillement précédent fait qu’il ne reste que 300m de dénivelé. La pente est raide, certes, mais suffisamment brève pour ne pas épuiser toutes les ressources pour la suite. La flore change insensiblement et j’y retrouve mes premières découvertes botaniques de ma jeunesse, j’ai hâte de courir sur cette crête que j’ai eu le plaisir de parcourir il y a plus de 20 ans en compagnie d’une certain Claude Favet…
Et voici que le sommet se découvre à nous, comme ça, au détour d’un chêne, sans prévenir. C’est une rupture visuelle totale. Jusqu’à présent le paysage était à quelques mètres et maintenant la vue porte à 50 km ! Je piétine volontairement du thym cherchant aussi des souvenirs dans les odeurs. Je suis heureux, je pense à mes collègues avec qui nous parcourions ces crêtes à la recherche d’insectes.
Mais l’euphorie ne dure qu’un temps et voilà que je me mets à languir d’être au Mourre Nègre. Aïe, le charme est un peu rompu et je commence à peiner dans les courtes bosses qui se succèdent. Il me vient à l’esprit que c’est peut être un aperçu de ce que courent des collègues dans les Vosges ou au Ballon d’Alsace. J’espère pouvoir en faire l’expérience un jour. Le Mourre approche, j’essaye de tenir mon petit rythme de course et ça le fait. On y est et voici par la même occasion le deuxième ravitaillement.
Je décide de prendre mon temps étant dans un petit jour. Après 2-3 minutes, je remets en place mon sac et voilà que mon porte dossard (une petite banane synthétique) se déchire. Je passe 5 minutes à essayer de réparer puis j’abandonne et fixe finalement le dossard sur le tee-shirt. Je râle pour la forme me demandant si cet arrêt ne me fera pas manquer le podium. Ah beh non, j’apprends que les leaders sont déjà arrivés alors qu’il me reste un tiers de course…
Je dis un petit mot gentil aux bénévoles et repars bien en forme, le profil annonçant une belle descente !
Et effectivement au détour d’une hêtraie, la pente s’offre à nous. Je vais dans la pente mais pas à fond : déjà les bâtons non pliables me gênent et j’ai un peu peur d’être complètement cuit au premiers mètres de la remontée. C’est très agréable, malgré les cailloux c’est assez roulant et bizarrement maintenant que j’ai le profil sous les yeux, je ne me suis pas vraiment rendu compte que la pente était aussi forte. La descente est longue, très régulière et j’accélère insensiblement le rythme porté par l’ambiance.
Virage à gauche et ça remonte pour la dernière grosse montée. Tout le monde savait que cette bosse faisait mal. Elle n’est pas si dure mais elle semble se terminer tous les 100 m alors que ce n’est qu’une illusion ! Ca use et on finit par y croire que c’est la fin juste là devant nous, mais non. De plus, jusqu’à l’approche du village, le sol est rocheux, irrégulier et un peu plus technique. La fatigue aidant, j’ai croisé des coureurs un peu démoralisés. Je me préparais à poursuivre sur une descente mais je dois dire que je ne l’ai pas sentie : soit bien plus brève que ce que j’attendais, soit le profil est un peu exagéré sur le tracé. De ce fait les toutes petites bosses avant le village ont été englobées dans cette dernière grande montée et c’est une bonne surprise quand un bénévole annonce la descente vers le village dans 200 m.
Comme à mon habitude, je m’ennuie des arrivées sur pistes ou routes. Je n’en vois jamais la fin et je prends mon mal en patience sur les 2 km qui me séparent de l’arrivée. Je m’offre même le luxe de doubler 2 coureurs 500m avant le village, ça vaudra pour les 130 autres qui me sont passés devant…
L’arrivée est personnalisée avec l’annonce par Kamel du nom du coureur ! De plus, les tables jouxtent les derniers mètres de course et c’est sous les encouragements de tous les devanceurs que l’on franchit la ligne. Très sympa comme finish, surtout pour ceux de fin de course.

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Au final, une organisation au top, une animation dans la même veine, un couscous et une tarte aux pommes d’enfer, des masseurs aux petits oignons, un parcours de toute beauté et une pensée émue pour mon ami et mentor Claude Favet qui m’a initié à l’entomologie.

Classement TGL 31km

Femmes
1 CHU QUANG Minh-Châu : 03:10:37
2 BAYSE Karine – CAP EN LUBERON : 03:28:37
3 HOUETTE Florence – TEAM PASSION COURSE – 03:33:04

Hommes
1 SYMONDS Andy – SCOTT : 02:36:31
2 CASTEL Laurent – TRAIL CLUB DE PROVENCE : 02:44:27
3 GUIRAUD Thierry – TEAM LE COMPTOIR DE LA FORME : 02:54:19

Rendez-vous pour les prochains trails du Challenge de Provence à Collobrières pour le Trail des Maures.
D’ici là, bonnes foulées à tous !

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